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 Jovan Milosevic

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Jovan Milosevic
A seven nation army couldn't hold me back
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Jovan Milosevic


Messages : 18
Date d'inscription : 17/12/2012

Jovan Milosevic  Empty
MessageSujet: Jovan Milosevic    Jovan Milosevic  EmptyLun 17 Déc - 14:13

Jovan Milosevic  CI

Nom : Milosevic
Prénom : Jovan
Surnom : L'Hydre
Race : Dhampire (un vrai 50-50)
Age : Il a l'air d'en avoir 30, mais en réalité, il vient de tapper 51 ans.
Groupe : Renégat
Sexe : Homme
Statut : Mercenaire, chef des renégats, ancien du BIS.
Sexualité : Homosexuel avoué et accepté, mais ce n'est pas une information qu'il aime divulguer et qu'il se sent forcément obligé de partager. Il ne le paraît d'ailleurs aucunement, heureusement pour lui.

Jovan Milosevic  Corpsesprit

Physique : Grand. Vous ne pouvez pas être sans savoir que le chef des renégats est un homme de forte stature, qu'il porte bien son titre et qu'il peut tenir tête à quelques personnes dites normales en même temps...une fois bien mitonné. En effet, sa grandeur et sa grosseur ne font qu'impressionner, sans plus! En réalité, Jovan est de la même force que n'importe quel mec de 1m91 qui porterais autant de muscles que lui. C'est à dire qu'il est très fort. De plus, l'entrainement l'a rendu particulièrement robuste et agile. En gros, si vous le croisez, soyez de son côté, ça vaut mieux pour vous. Oubliez la ligne du "aussi fort que les mecs de même stature que lui". Amis, venez, ennemis, courrez. Il est en partie vampire aussi, ça n'aide pas.
Hâlé. Ne supportant pas aussi bien le soleil que ses potes les humains, va savoir pourquoi, il est donc enclin à caraméliser beaucoup plus facilement. Un soleil d'automne suffit à lui donner le beau teint estival pour lequel beaucoup vont dépenser des fortunes en salons de bronzage qu'il tient d'ailleurs en horreur pour des raisons évidentes. Comparativement aux autres brutes de sa taille et sa force, Jovan a une peau de pêche, gênes vampiriques l'obligeant, pas pour autant qu'elle soit trop contrasté avec les attentes formulés en le voyant. Seulement, ses pores sont plus serrés là ou la pilosité est absente, ce qui la rend beaucoup plus douces. Le contraste se fait donc davantage avec les régions poilues. Ses bras et son visage sont les deux endroits ou le phénomène peut être observé.
Mâle. Son visage ne laisse aucune confusion: il s'agit bien d'un mec. Messieurs, prenez garde. Quiconque vous croisera après lui avoir parlé risquerais de vous trouver androgyne. À part sa peau particulière, il a la barbe bien fournie s'il décide de ne pas la tailler (ce qu'il fait heureusement, contrairement à son joueur...(une chance que j'ai pas dit joueuse, hein!)), la mâchoire carrée, les muscles bien dessinés et ses cheveux longs en dreadlocks et ses canines proéminentes le rendent encore plus redoutable. Excellent à emmener dans un party de bureau si vous voulez écraser votre patron avec une présence plus écrasante que la sienne.
Métalleux. Direct avec son habillement, on peut se douter que quelque part dans sa vie, il a écouté du heavy métal et qu'il doit savoir jouer de la guitare, ce qui est en effet le cas. Il aime se vêtir de couleurs sombres ou de camouflages, de brassards de cuir avec des boulons métalliques, ce qui va étrangement à ravir avec le vert-grisâtre foncé de ses yeux. Il en va de soi aussi que c'est confortable pour la baston et plutôt accrocheur comme look, ce qu'il aime bien. Il chérit d'ailleurs ses piercings multiples, soit au septum, à l'arcade droite, à la lèvre (labret décalé droit) et le reste aux oreilles de mêmes que ses multiples tatouages, comprenant ses deux manches complètes représentant des poissons et quelques autres dessins sur le reste du corps (plus rares par contre). Jovan est un des deux seuls hommes qui a l'air complètement mâle en se mettant du vernis à ongles et du eyeliner occasionnellement. L'autre, c'est Chuck Norris.
Chevelu. Pour ceux qui l'ont connu avant qu'il n'adopte les dreadlocks, ils se rappellent fort probablement du volume de cheveux bien plantés sur sa tête, mais aussi de leurs amour pour la déchéance...Comme les cheveux de sa mère. En effet, Jovan est frisé. Toutefois, comme son père, malgré son jeune âge pour un dhampire, ses cheveux sont déjà sel et poivre, raison de ses rallonges blanches. Pour atténuer le drame. Si la tendance se suit, comme son géniteur, il sera complètement blanc avant ses 70 ans.



Caractère : Homme de principe. Jovan est un de ces hommes qui n'ont qu'une parole. Une promesse est sacrée, il traversera mers et mondes pour la tenir. Il est également de ceux qui font ce qui est bien, peu importe le prix. Borné? Possiblement. Orgueilleux? Fort probablement. Bien placé, l'orgueil et la tête de pioche en ont fait ce qu'il est devenu, la raison pour laquelle des innocents vivent encore alors qu'ils auraient dû être morts depuis longtemps. Quand il lui était juste d'être avec les BIS, il y était à fond la caisse. Quand ce n'était plus juste, il s'est retourné et a continué à faire le bien là ou il l'as vu. C'est un choix de vie qu'il a fait et il l'assume.
Bourrin. N'allez jamais lui demander d'exprimer ses sentiments. Pour vous faire plaisir, il essaieras, mais soit il tournera en bourrique, soit il trébuchera dans ses mots comme un cheval mal ferré dans ses pattes, soit qu'il s'enragera grave et vous dira des bêtises. Jovan est un grand incapable dans cette discipline et n'allez pas lui dire qu'il n'a pas essayé. Parler de stratégies d'attaque, de plan de match, de sports, de musique? Il a pourtant la parole facile. Parler de lui est encore plus dur, d'ailleurs...La seule chose sur laquelle il va se forcer sont les félicitations quand quelqu'un fait quelque chose d'extraordinaire à ses yeux. Pour lui, c'est de première importance, les bons gestes ne sont pas assez souvent reconnus.
Impulsif. Certains peuvent parler d'impulsivité, d'autres de ressenti, d'instinct. Toute définition est bonne et se rapporte l'une à l'autre. Il va changer de cap comme une girouette et donner son 100% dans ce qui pourrais apparaître un gambling, le tout pour un sentiment qu'il aura peine à exprimer. Ceux qui le connaissent le suivent généralement face à ce genre de changements. Ça peut toutefois en rendre certaines personnes anxieuses.
Leadership.Depuis sa tendre enfance, Jovan a ce pouvoir de faire en sorte que les autres l'écoutent, le suive. même si l'idée est pourrie. Il peut vendre avec conviction un réfrigérateur aux inuits, de même que convaincre une bande de manchots qu'ils pourront un jour devenir champions de saut en hauteur. Rassembler les esprits lui est facile, même qu'il aime être en premier plan, même si la chose lui amène toujours une certaine nervosité: une bonne nervosité, sans doute.
Charisme.L'Hydre a ce petit "je ne sais quoi" qui fait en sorte qu'on le respecte. Ce n'est pas quelqu'un qu'on oublie facilement quand on le voit, non pas parce qu'il est beau, mais parce que...personne ne sait vraiment pourquoi. Est-ce son attitude, son franc parlé, son intonation? Nul ne sait vraiment.
Protecteur. Jovan a le sens de la famille très poussé, mais comme il n'a plus vraiment de famille, il choisit maintenant la sienne. Si vous êtes un de ses frères ou soeurs, il vous traitera tout comme si vous aviez grandi ensemble. Vous pourrez toujours compter sur lui dans les situations dangereuses comme dans les plus beaux moments de votre vie pour être là et vous épauler. Malgré les apparence, il a une bonne écoute quand quelqu'un de son entourage ne se sent pas bien et à défaut de savoir parler, il sait agir. Non, ne comptez pas sur lui pour vous faire un câlin...mais si vous êtes mal pris avec votre automobile, fort probablement que cette dernière se verra offrir une pièce neuve. Ou que la personne qui vous pose des bâtons dans les roues se cassera la gueule dans les escaliers...

Goût du sang: Bien qu'il ne soit pas aussi goûteux que celui des humains, le sang de Jovan ne donne pas sa place. Une très légère amertume, des arômes de caramel et de malte un peu sucré et très subtilement brûlé. Les connaisseurs auraient tendance à reconnaître dans son sang le goût de la porter, cette catégorie bière brune anglaise, mais sans l'alcool, seuls les arômes subtiles l'y rattachant, liant les amateurs directement aux arthères de Jovan. Mais encore, personne n'a eu la chance d'y goûter et il garde le secret pour lui seul.

Autres : L'Hydre a une haine marquée pour les ustensiles en plastique, mais en revanche, a toujours aimé les motifs représentant des créatures marines ou des dragons. Il rêve de rencontrer Alestrom et de visiter son pays d'origine, la Serbie et de réapprendre le serbe dont il se rappelle un peu, mais qu'il n'a pas pratiqué depuis le décès de son frère. La chose la plus dangereuse pour lui sont les femmes qu'il a trop tendance à essayer de couver, de protéger et à qui il s'attache facilement.

Jovan Milosevic  Pass

Son passé :J'aurais aimé vous dire que tout a commencé par une de ces nuits chaudes d'été ou les étoiles scintillent de leurs plein pouvoir à des années lumières de la terre, ou la douce caresse du vent inspire ces couples amoureux sur la banquette d'une voiture, bien installés devant le théâtre naturelle de la vie, mais il en est pas tout à fait le cas. À vrai dire, les étoiles ne brillaient plus depuis quelques années déjà. Dieu était absent du décor, tous gramophones sonnaient faux, même ceux qui animaient quelques réception mondaines. Les jeunes amoureux voyageaient par trains vers de bien sombres destinations.

Tout commença en Europe en 1945, plus précisément dans une Yougoslavie dévastée par l'occupation nazi. La vie avait quitté le territoire pour ne laisser place qu'au désarroi d'un peuple en instinction massive. Des familles brisées, abattues comme du bétail parce qu'elles existaient. Un endroit ou le meurtre était non seulement toléré, mais légal et récompensé. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, l’holocauste fut un buffet à volonté pour des tas de vampires, impossible de le nier.

Isidora, 16 ans, vivait sur une petite ferme en retrait avec sa famille, soit ses sept frères et soeurs ainsi que son père, veuf depuis peu. Les nazis lui avaient ravirent sa femme. Sans doute n'avait-elle pas "coopéré" aux traitement de faveur qu'ils avaient tenté de lui infliger. Toute la famille préférait penser à autre chose dans ces temps de terreur. Au moins, elle n'avait pas eu trop mal.

Après un moment, ce qui devait arriver arriva et une équipe de militaires armés jusqu'aux dents débarquèrent chez eux en les accusant de complicité dans une affaire qui ne faisait aucun sens, encore une fois. Tous avaient peur, mais la coopération ici n'était pas un choix. Les forces de l'Axe étaient si puissantes, tout opposant devait soit s'associer, soit périr. Association que la Yougoslavie avait trop tardé à passer. Le prix était élevé. Leurs père leurs dirent d'aller se cacher et accueillit la police militaire, ils allèrent donc se planquer dans le grenier. Lamia, sa soeur aînée voulait se sauver, Isidora voulait rester. Les plus petits voulaient pleurer, c'est tout. Ils n'eurent pas le choix d'écouter leurs grande soeur et prirent leurs jambes à leurs cous. Sa grande soeur dût porter le bébé et donc ralentie, elle mourut une fois rattrapée par les nazis. Les autres moururent par balle...

Ce qui sauva Isidora fut son chagrin, sa colère, celle qui avait fait en sorte qu'elle n'avait pas eu envie de voir les corps de ses frères et soeurs gisant sans vie derrière elle. La vision l'avait pétrifié, ce qui l'avait poussé à courir plus vite que ses jambes ne l'avaient jamais portés pour ne plus jamais revenir en arrière. De toute façon, elle n'y aurait rien trouvé. Que des larmes et des os.
La jeune serbe s'engouffra dans les bois et courut jusqu'à ne plus reconnaître le paysage qui l'entourait. Jamais elle n'était allée dans cette direction, mais elle avait décidé que c'est celle qu'elle allait prendre pour tout de suite. Deux jours de marche la conduit vers un village dont elle ignorait tout. La nuit y était tombée, la première vision qu'elle en eut lui glaça le sang. Un site d'exécution, quelques créatures assoiffées de sang drainant goulûment le fluide rouge encore chaud des dernières victimes à même leurs cous ou leurs poignets. Une telle vision lui glaça les veines.

L'un d'entre eux lâcha le corps sur lequel il était après festoyer pour la dévisager.

"N'ayez pas peur..."


Facile à dire.

La jeune femme déjà bien ébranlée par ce qui venait de se passer éclata dans ce qui allait être la plus grosse crise de nerf de l'histoire. Alors que certains s'inquiétèrent, d'autres continuèrent leurs carnage.

Un seul par contre prit l’initiative de la capturer avant qu'elle ne réveille davantage le voisinage, la faire taire et lui expliquer les circonstances. Cet homme était Mirko Milosevic. Tant de détresse dans les yeux d'une si belle jeune dame l’attrista et à partir de ce jour, il décida de s'en tenir responsable.

Cette même nuit, il gagna la confiance de l'adolescente, lui apportant à manger, partageant son toit avec elle et allant même jusqu'à lui trouver une robe certes de paysanne, mais plus belle que toute celles qu'elle avait pu avoir. Les autres vampires de son groupe trouvèrent leur confrère bien zélé, du coup. C'est bien peu de temps après qu'ils trouvèrent un célébrant à la double vie qui accepta d'officialiser leurs union devant le Seigneur dans le fond d'une chapelle à la lueur d'une chandelle. Pour un tel acte, le pauvre homme de Dieu avait risqué gros, mais pour deux coeurs amoureux en temps de guerre, il n'avait pu refuser.

Entre deux migrations, le couple eurent le plaisir de voir le ventre d'Isidora grossir considérablement. Après avoir perdu leurs familles respectives, il était temps pour eux de fonder la leurs. Enfin la vie pourrait prendre un semblant de normalité après les atrocités de la seconde guerre mondiale.

C'est ainsi donc que le jour de ses dix-sept ans, Madame Milosevic mit au monde un garçon qu'ils appelèrent Ivan. La pauvre faillit y laisser son âme comme au départ, la grossesse lui avait été éprouvante. En plus de la fuite, son système réagissait fortement à la présence d'ADN vampirique en elle.

Heureusement, le mois suivant, on annonçait la fin de la guerre. Tout allait rentrer dans l'ordre. Ses parents purent s'installer dans un appartement normal, arrêter de se cacher, de craindre quelconques représailles. Maman allait travailler dans une fabrique de tapis le jour, papa et le petit partageaient le même cercueil pour ne sortir que la nuit. Parfois les horaires changeaient afin d'habituer le gamin aux deux modes de vie.

Deux ans plus tard, la petite famille immigra en États-Unis en périphérie d'une ville nommée Midnight comme elle reconnaissait officiellement l'existence et l'égalité des vampires et des dhampires face aux humains, un plan avant-gardiste qui plaisait fortement au couple d'étrangers qui avaient entendu qu'aucune autre villes au travers du monde n'égalait celle-ci en terme d'équités. Mirko pu se trouver du travail et prendre le rôle pour lequel il était né en charge: chaque nuits, il revenait avec l'argent nécessaire pour faire vivre sa petite famille, maintenant qu'il était devenu barman, ce qui n'aurait pas été possible dans leurs pays encore raciste et fermé à l'idée d'autoriser une si bonne entente avec les buveurs de sang. Le nightlife, commerce ultra lucratif, lui faisait guise de meilleur ami.

Les premiers souvenirs d'Ivan furent donc ceux-là. Une mère jeune mais si grande à ses yeux d'enfants, aimante comme aucune autre et présente malgré son anxiété chronique face à la perte de lui-même ou de son père, ce dernier au rire facile et à l'attitude désinvolte, aux grandes dents de vampire et aux chatouilles faciles sur la petite personne qu'il était quand il revenait de travailler le matin avant que le soleil ne se lève. Le début des années 50 marquait le début de la télévision, la radio étant pour bien des foyers modestes le seul brin du rêve américain qu'ils pouvaient se payer. Pour le reste, les toupies n'auront jamais été aussi plaisantes pour le garçon qu'il était de même que les yoyos, les débuts d'Elvis, la première voiture de papa et les bicyclettes. Le sang qu'il buvait était principalement celui des petits animaux que son père lui ramenait, le seul qu'il connu avant de boire les poches que le gouvernement fournirent aux deux Milosevic, maman étant toujours aussi profondément dégoûtée par la pratique, même si elle n'était pas moins amoureuse de sa petite famille pour ces raisons.

Une quinzaine d'années plus tard, Isidora qui s'étaient somme toute bien intégré à l'Amérique voyaient leurs fils grandir, restant sur leur faim...et donc firent un autre enfant, quinze ans plus tard. Le vampire avait encore de longues années devant lui pour élever un autre gamin, sa femme avait la trentaine cette fois-ci. La consultation d'un médecin confirma les craintes du couple; la venue d'un autre enfant était terriblement dangereuse pour la santé d'Isidora. Malgré tout, courageusement, elle mit au monde ce dernier enfant, un autre beau garçon en santé, Jovan. Si Ivan était le fils de son père, Jovan, aussitôt que leurs regards se croisèrent, devint le fils de sa mère. Des bouclettes de sa ses cheveux à ses petites joues potelées, Isidora en tomba follement amoureuse, déclic qui ne s'était pas autant fait dans son cas pour Ivan, qui lui avait davantage été près de son père. Peut-être était-elle trop jeune quand elle a mis naissance à son grand frère, peut-être avait-elle peur de s'attacher à lui comme à sa famille qu'elle avait perdue de l'autre côté de l'Atlantique dans une vie qui lui semblait désormais lointaine?

Nous étions à présent dans les années 1960. JFK, la Beatlemania, c'était le début de lu flower power, du peace and love, les débuts de la Guerre Froide, guerre du Viet Nam, ce qui ramenait à l'esprit de bien macabres souvenirs à ceux qui avaient vécu l'holocauste quand ils voyaient les images un peu partout. C'est dans ces années là que Jovan est né, loin d'être aussi glorieuses que la décennie passée ou la prospérité de la famille était en plein essort, leur joie de vivre et leur succès à leurs maximum. En fait, le dernier né était un peu l’évènement final avant le déclin, Isidora avait atteinte l'âge de 33 ans et ses os malgré elle avaient été grugées par les deux grossesses aux gênes douteux et étaient donc devenus fragiles. Certes, c'était un autre projet à long terme qui commençait, mais c'était le dernier avant la retraite.

Ivan avait ouvert le début de leurs vie, Jovan faisait tomber le rideau. C'est un peu l'impression qui resta sur le couple. Surtout sur Mirko qui privilégiait son fils de quinze ans davantage.

Pourtant, dans cette famille, si on pourrait être porté à croire que le nouveau né n'était aimé que de sa mère, son grand-frère prit la place du père qui s'absentait de plus en plus. Quand maman perdait des forces, au lieu d'aller jouer avec ses copains, il arrivait à Ivan de rester pour veiller sur le petit et ce pour les années qui suivirent. Une grande complicité se développa entre les frères Milosevic à travers les années. L'aîné traînait son cadet autant qu'il le pouvait, lui montrant le plus de choses possible. Jovan ne goûta presque pas donc aux symptômes de la crise de la quarantaine.

Cependant, le jour suivant son cinquième anniversaire, son grand-frère le prit un peu à l'écart et dans des mots qu'il savait que son cadet allait comprendre, il lui expliqua qu'il s'en allait loin pour ne revenir que quelques fois. Qu'il allait devenir policier et qu'il ne s'en allait pas parce qu'il ne l'aimait plus, mais parce qu'il était grand et qu'il voulait le protéger...d'une autre façon, cette fois-ci. Le coeur du petit Jovan se brisa, écorchant au passage celui du grand Ivan qui lui promis de l'appeler aussi souvent qu'il le pourrais. Promesse qu'il tint.

C'est ainsi donc que commença pour l'enfant bouclé une toute autre existence, mais la musique sur le coup n'était plus si bonnes, les après midi d'été n'avaient plus la même couleur. Il se fit des copains après un certain temps avec qui il allait jouer dans la rue, les même avec qui il entra à l'école quelques années plus tard.

Parmi eux se trouvait Ty Mackenzie, le petit voisin d'en face, avec qui Jovan développa rapidement une étroite relation amicale qui au fil des ans ne fit que devenir plus forte. Ils survirent la discrimination faite aux dhampires ensemble, les coudes serrés, ne se laissant jamais tomber. Si aujourd'hui c'est hors de tout doute Jovan le plus bâti et le plus redoutable entre lui et son ami, quand ils étaient enfant, s'en était tout le contraire. En fait, le jeune serbe était de ces enfants joufflu qui sont cible de la moquerie de leurs pairs. Toujours un cran plus délicat, plus sensible que les autres, il trouvait son réconfort dans les jeux avec Ty qui lui ne le jugeais pas et également, dans les appels de son frère qui se faisaient de plus en plus rares maintenant qu'il était loin de la maison dans une unité apparemment bien spéciale...

Une fois adolescent, la santé de sa mère se détériora, ses os aussi fragiles que de la porcelaine. Malgré tout, la serbe refusait d'aller à l'hôpital, effrayée par ces établissements. "Je vais aller me coucher, ça va passer", qu'elle disait systématiquement. Son père déjà blasé par la vie malgré son apparence encore très jeune commença à tenter de trouver un coupable au mal de sa femme. Du coup, la théière pouvait aussi bien faire un excellent bouc émissaire, mais comme il vivait avec son fils et que ce dernier était doté de parole et de sentiments, il fut la cible de son anxiété. Sans lui crier par la tête ni le marteler de coups, Mirko lui faisait subir les vagues de son anxiété par de petits commentaires qui se voulaient contrôlant, blessants, le comparant à son frère ou descendant les efforts qu'il faisait sans cesse pour devenir quelqu'un de bien, le faisant ainsi passer par une gamme d'émotions trop complexe pour un jeune de son âge dans un temps ou sa personnalité était en pleine formation. Ce petit cirque dura durant des années.

C'est alors qu'à ses quatorze ans, Jovan se trouva face à un ultimatum qu'il s'imposa lui-même: il fit le choix de devenir quelqu'un de bien, de protéger les faibles, de protéger les gens comme lui au final. Son père le prenait pour faible, croyait qu'il ne deviendrais jamais aussi bon et fière que son aîné? Il avait des petites surprises pour lui. Quand il en parla à sa mère, cette dernière, bien que mal en point, fut d'accord. Jovan allait aller à l'université. Un budget avait été créé depuis longtemps par Mirko, Isidora et par la suite Ivan également pour les études de leurs enfants et comme celles de son grand frère avaient été payées par le gouvernement lui-même comme étant donné qu'il le servait à présent, donc la décision fut simplement accueillie avec un bon oeil, prenant même son père par surprise. Après tout ce temps à tenter de descendre son fils sans réellement le vouloir, seulement persuadé d'avoir manqué sa dernière chance s'être père, celui-ci s'était retourné et avait levé la tête bien haut. Ce fut un coup sur l'orgueil du vampire qui malgré tout, ne pouvait s'empêcher d'en tirer une leçon et d'estimer son fils pour ce simple fait. L'ambiance familial au grand complet s'en ressentit du coup, bien meilleure après cette décision du cadet. Cependant, le premier pas n'était pas encore fait...Jovan était encore grasset et mis à l'écart à l'école.

Malheureusement, ce n'est pas quelque chose qu'il réussi à changer au lycée, surtout quand quelques mois après sa décision d'aller loin dans la vie, il avoua son homosexualité qui était alors bien présente dans son esprit depuis des lunes à son cercle d'amis proches, croyant pouvoir leurs faire confiance. "Croyant" est ici le mot d'ordre. Le lendemain, toute l'école était au courant de sa condition jusqu'alors peu commune dans ces années ou c'était une tare, une maladie. Ce jour là fut pour lui un cauchemar éveillé, sa confiance en ses amis était à tout jamais ruinée. Le seul qu'il croyait encore, c'était Ty.

Bien sur, l'histoire se rendit jusqu'aux oreilles des professeurs et comme tout bonne chose du genre qui se rend jusqu'à eux, les prochains sur la liste furent ses parents. Ou du moins, sa mère, comme son père dormait dans le sous-sol. La brave femme au foyer prit la voiture et se rendit à l'école de son fils pour régler le cas, du moins avec les enseignants. Ensuite vinrent les révélations entre mère et fils, la partie qui fit fondre le jeune homme en larmes, littéralement. Isidora comprit, à sa grande surprise, mais le blâma d'avoir ouvert son coeur trop vite, ce qui n'était pas faux. Quand on lui proposa de changer d'école, Jovan refusa. Il devait affronter la situation d'abord, même si les choses ne seraient pas faciles. Ensuite il verrait à changer d'école au besoin. Mais essayer était primordial avant toute chose.

Par contre, en revenant à la maison, si on lui avait demandé s'il avait envie de changer de père, il aurait probablement dit oui. Une fois la nuit tombée, Mirko se leva et demanda à son épouse après un bref baiser comment avait été la journée et naturellement, elle ne pu rien lui cacher. Jovan savait qu'elle devait en parler à son père, que c'était légitime, mais en même temps il redoutait ses tonnerres qui ne tardèrent pas à arriver. L'explosion fut terrible. Déception, amertume, le répit que lui avaient accordés ces mois entre le temps ou il s'était relevé la tête et la crise qu'il vivait lui avaient semblé trop courts. C'étais injuste. On s'imaginait qu'il devait avoir fouillé dans les vêtements de sa mère, on le traitait d'ordure. Cependant, le temps lui avait appris à dissocier les paroles de son père et la réalité, raison pour laquelle jusqu'au bout du discours, il écouta, blessé certes, mais pas à genoux.

"C'est tout?" demanda-t-il avec peut-être un peu trop d'arrogance et pas assez de soumission au goût du vampire aux longues boucles noires.

Pour la première fois et dernière fois, il le frappa. Son épouse éclata en sanglots à ce moment là et s'interposa entre eux, refusant que l'on s'en prenne davantage à son enfant. La tigresse en elle bouillait, son mari comprit la gravité de l'heure et se calma, incapable de dire un mot de plus. Le soir d'après par contre, il ne manqua pas d'expliquer à son fils sa déception de long en large avec à la main une poche de sang. Jovan, la sienne en main, tint tête à son père en lui expliquant de façon peut-être trop mature pour un gosse de son âge que sa déception n'était pas la sienne et qu'il deviendrait quelqu'un de bien malgré ça, que sa seule erreur dans tout cela avait été de confier son grand secret à des gens irresponsables en recherche de sensations. Il laissa Mirko interdit, sur le coup et n'en entendit parler qu'à de très rares occasions par la suite. Son père avait retrouvé l'élan violent de ses discours quand sa mère n'était pas là pour écouter, toutefois, insistant sur la réussite de son frère comme arme principale, un petit jeu qui malgré les apparences commençait à gruger lentement son fils cadet. Quant à Ivan, la nouvelle le laissa sans voix, mais du coup, il commença à croire leurs père: oui, il était peut-être meilleur en tout point que son petit frère. Ce fut surtout ça qui tua Jovan. Le regard d'Ivan avait trop changé alors qu'il lui portait une estime si haute en retour.

À l'école, Jovan entama un dur labeur, celui de retrouver un statut décent, ce qu'il fit haut la main après des mois d'acharnement. Sans être un de ces gars populaire, on le respectait. Il s'était fait d'autres amis et commençait à maigrir peu à peu, Ty toujours à ses côtés. En dernière année de lycée, il fut nommé en charge d'une activité de leadership comme tout au cours de sa scolarité il avait appris à développer ses aptitudes dans le domaine. À défaut de l'envier sur sa beauté étant donné que ses origines lui avaient fait gardé une apparence et une voix bien trop juvénile pour son âge, on enviait son charisme et son caractère bien trempé.

Par contre, outre les arts oratoires, s'il y avait quelque chose qui le passionnait avant tout, c'était la musique et la littérature. Ty lui préférait l'histoire, les vieux trucs tout poussiéreux, mais tout deux aimaient les bouquins et voulaient aller dans le domaine.

À cette époque, vers la fin des années 1970, la vie de Jovan passait par la musique rock, le punk et le heavy métal. Il ne se passait pas une journée sans qu'il gratte son insupportable instrument de musique au grand malheur de ses parents qui vu son attitude, avaient du mal à croire qu'il était vraiment aussi homosexuel qu'il l'avait prétendu quelques années auparavant (rédemption?), donc du coup, ils n'étaient pas si déçus que leurs fils joue autant de sa guitare. Quoique...comme le reste, Mirko avait du mal avec cet artiste qui utilisait son charmant gramophone pour faire tourner ces horreurs qui selon lui n'étaient pas de la musique...Pourtant, Jovan était heureux.

Un bon soir ou Isidora se sentait particulièrement faible et donc ou l'anxiété de Mirko était dans le tapis, la guerre éclata une fois de plus dans la maison, mais cette fois-ci elle fut bidirectionnelle. S'en fut assez. Jovan avait une fois de trop été comparé avec son grand frère et malgré toute sa maturité, il n'en étais pas moins un gamin qui réagit cette fois-ci en gamin qui avait trop de choses à se prouver; il déménagea quelques semaines chez Ty de l'autre côté de la rue et sans au revoir à adresser à ses parents, il disparut, ne laissant derrière lui qu'une lettre derrière lui, celle de son acceptation au centre de formation policière. À cette dernière était annexée une autre feuille écrite à la main par laquelle il jurait qu'il obtiendrait des meilleures notes que lui et qu'ils combattraient côte à côte un de ces jours dans l'unité spéciale dans laquelle il était rendu.

La vérité était toutefois qu'il avait passé les tests d'entrée sur la fesse droite et que jamais il n'avait voulu suivre cette destinée. Le sujet l'emmerdait gravement, lui faisait même peur à la limite. Jovan vomissait à la vue d'armes à feu et préférait de loin les sujets artistiques...Et ses professeurs s'en rendirent vite compte et ne manquèrent pas de tout faire pour faire décrocher ce pauvre bleu incompétent, allant de moqueries en exercices chiants, lui mettant autant de pression qu'ils le pouvaient. Le bougre était juste aussi tenace qu'une blatte.

C'est pourquoi l'année qui suivit fut une véritable torture pour lui, lui faisant perdre la moindre once de gras, raffermissant son corps et à la fois son esprit qui évolua dans un tout autre sens. Un bon matin, il se leva et repensa à cette fois ou il était allé voir ses parents avec l'intention de changer le monde, de devenir une personne meilleure et de protéger les faibles. Protéger les faibles...protéger les gens. Le déclic se fit dans l'espace d'une demi seconde et enfin, la raison pour laquelle il était là était assez forte pour lui permettre de continuer. En fait, elle existait tout simplement. Ce n'était maintenant plus une mission d'orgueil à retrouver, mais un coup du destin. Une bonne décision prise sans conscience que s'en était une bonne jusqu'au fond. C'est alors qu'il remonta et arriva même à devenir compétent.

Malgré ses efforts colossaux, il ne termina pas au premier rang comme il l'avait espéré et promis, mais au moins Jovan eut la fierté de recevoir son badge à la grande surprise de ses professeurs qui auront tout fait pour recaler le bleu inutile qu'il avait été au début, évènement pour lequel il invita ses parents, Ty et qui bien sur rapatria son frère qui était fier comme un paon de voir son cadet graduer comme lui-même l'avait fait des années plus tôt. Bien sur, son apprentissage ne s'arrêtait pas là. Son frère était bien plus haut placé, il devrait donc le rattraper. Par orgueil cette fois-ci? Non. Par conviction qu'il serait capable de se rendre là aussi.

Les années qui suivirent s'entrecoupèrent de missions, de séminaires, de défis personnels, de dépassement de soi, de persévérance. Parfois son corps lui lâchait, demandait du repos alors qu'il ne pouvait pas le satisfaire, qu'il devait continuer. Les temps furent difficiles, la charge était grande, mais il parvint à son but ultime: sa candidature fini par se rendre aux BIS et comble du bonheur, fut acceptée.

Au même moment, son frère aîné fut promu chef d'équipe au sein de ces derniers. Au même moment, ils furent pris dans le bureau du directeur des opérations spéciales: Allan Finnigan. Pour que lui-même décide de les convoquer, ça ne pouvait être bon. Et comme de ce fait...

"Messieurs, je n'ai jamais été bon pour ce genre de nouvelles..."


Ils surent immédiatement que quelque chose était arrivé à leurs mère, la suite du discours de Monsieur Finnigan confirma qu'elle avait succombé à une violente pneumonie après avoir négligé d'aller voir un médecin. C'était tout elle.

À peine promu, les deux dhampires prirent congé pour s'occuper des funérailles. Pour la première fois depuis le début de sa formation d'agent, les larmes montèrent à ses yeux.
Ainsi donc le 7 décembre 1993, Isidora fut inhumée. Ce fut également la dernière fois que les deux agents virent leurs père.

La vie ne tarda par la suite de reprendre son cours. Les deux frères se côtoyaient maintenant au travail, l'un étant patron de l'autre. Personne n'était plus dur sur Jovan qu'Ivan, même plus dur que l'avait été son père par le passé car quand il arriva dans les BIS, le cadet retrouva à nouveau son titre de bleu et recommença en bas de l'échelle complètement, contrairement à ceux qui ont le métier inné, bien encré dans leurs code génétique. L'autre raison, celle qui ne serait jamais avoué, était tout simplement par amour. Ivan aurait refusé de voir cet enfant qu'il a vu grandir se faire déchiqueter par une quelconque bête féroce, surtout qu'il était tout ce qui lui restait de famille à présent...

Le seul réconfort réel que trouvait Jovan résidait dans les missions qu'ils effectuaient dans les bas fonds de la ville, protégeant la population contre ces monstres assoiffés de sang qui rôdaient et menaçaient chaque jour davantage de leurs trancher la gorge. Il passa ses dix premières années de service à travailler encore plus fort, à accroître au maximum sa force physique, ses réflexes, son agilité jusqu'à avoir la reconnaissance de ses supérieurs, jusqu'à une fois de plus se distinguer du lot de par sa détermination et son bon jugement. Il était jusqu'alors un excellent élément.

Un soir, il alla dîner avec Ty, chose qu'il faisait rarement comme il avait peur de fréquenter d'autre gens que ceux de sa division. Après tout, une inattention et sa tête serait mise à prix. Personne ne plaisantait dans ce genre de boulot, c'était du sérieux. La soirée se déroula sans accrochage, lui et son meilleur ami eurent tout le temps de qualité qui leurs fallu après tant de temps à ne pas s'être croisé. Ty était rendu propriétaire de sa propre boutique d'antiquité et avait même apporté des photos à son pote, ce qui le couvrit de joie. Jovan se pris à envier son ami en le voyant si heureux, lui étant au-pris avec un boulot duquel il ne pouvais pas parler, même la fierté aurait été suspecte aux yeux du gouvernement. Et Dieu seul sait (s'il existe) combien les agents du gouvernements étaient susceptibles...

Jovan ressorti de ce dîner avec quelques impressions, des souvenirs, ses sentiments autrement de marbre complètement chavirés. Ty était bon pour ce genre de choses, pour percer la croûte qui avait entouré son meilleur ami depuis qu'on le mettait sans cesse à l'épreuve et c'était une bonne chose en somme. Durant les années précédente, il avait été concentré sur le dépassement de soi, l'adhésion à une mission qui n'avait pas vraiment été la sienne en terme de vocation du groupe. Si, il était pour la protection du citoyen avant tout, il avait fait le choix de protéger ceux qui autrement n'auraient peut-être pas été en moyen de le faire eux-même en développant ses techniques d'intervention, mais pour la première fois, il pensait à ce fait simple qui disait qu'entre ses mains, de dangereux vampires avaient rendus leurs derniers soupires, des menaces de la société avaient péri. Sa curiosité alors mal placé voulait en savoir davantage sur les mots "vampires dangereux", à savoir comment ils devenaient ainsi et s'ils le devenaient pour une raison. Son père lui avait déjà dit que de ne pas manger était une bien sale affaire avec les gênes qu'ils avaient en commun. Jovan se mit donc à l'épreuve, n'ayant jamais pensé à un tel traitement avant aujourd'hui.

Le changement ne se fit pas tant drastiquement qu'il l'aurait imaginé, mais déjà au bout de deux semaines, son corps commençait à lui défaillir. Chaque jour, il s'appliquait à écrire dans un petit journal qu'il gardait sous son oreiller toute les sensations. D'abord, il y eut cette faim dévastatrice. Sa ration de nourriture humaine en vint qu'à doubler et même quand son estomac menaçait d'éclater, la faim était encore présente. Toutefois, l'envie de lui prenait pas encore de tout faire pour avoir du sang, et c'est cette rage qu'il espérait ressentir à un moment ou un autre. Il devenait par contre victime de tremblements, ce qui inquiétait ses collègues de travail, du coup. Serait-il capable de tenir son arme au cours de la mission? Oui, il le pouvais encore. Jovan prétendit alors être victime de faiblesses dont il ignorait la source alors qu'en réalité, il souffrait et savait très bien de quoi. Comme il était maintenant un des meilleurs éléments de sa catégorie au sein de BIS, on le croyait sur parole.

Ensuite, les choses se corsèrent. Une semaine et demi plus tard, la faim se faisait non seulement accaparante, mais son corps commençait à présenter des changements atroces, infiniment petits comparé à ceux qu'ils voyaient au cours de ses mission, mais qui somme toute le rapprochait de la monstruosité de par ses oreilles qui changeaient d'allure et ses doigts qui s'affinaient. Le pire dans tout cela était probablement l'effet qu'une telle expérience avait sur sa conscience comme il réalisait peu à peu que ce monstre qui tentait de le manger quand il descendait dans les souterrains, cette pauvre âme en perdition, ça aurait aussi bien pu être lui et c'était un aspect de la profession que, trop absorbé par son succès, il avait perdu de vue. Protégeait-il vraiment les bonnes personnes? Comment ces pauvres se retrouvaient-ils affamés au point de vouloir tout manger ce qui se trouve autour d'eux, comme Jovan qui depuis le début de son expérience pouvait gober une boite de biscuits entière en dix pauvres minutes? Et ce délicieux berlingot de sang aromatisé qui l'attendait dans le frigo...c'était une torture. Pourtant, il résistait encore. L'expérience n'était pas terminée, pas tant qu'il ne flanchait pas. Seulement, à ce rythme là...serait-il capable de se contrôler une fois qu'il flancherais?

La question ne se posa même pas comme un jour ou il en annula sa présence lors d'une mission, Ivan cogna à sa porte et n'obtenant pas de réponse, il entra dans l'appartement de fonction de son petit frère pour ne trouver qu'une loque tremblante qui tentait de résister chaque minute un peu plus à la faim qui le tiraillait. La vision l'effraya et d'abord en mode grand-frère protecteur même s'ils étaient désormais deux adultes accomplis, il alla chercher du sang. Beaucoup de sang, une poche entière et entra à nouveau dans l'appartement pour lui offrir en douceur. Incapable de résister davantage, Jovan s'en empara comme un animal affamé et y planta ses dents sans plus attendre dans les bras de celui qui l'avait bercé combien de fois il y a de cela de longues années. Les questions volaient dans la tête d'Ivan. Était-ce un suicide, un test? Qu'avait-il tenté de faire?

"Je veux vous voir dans mon bureau dans dix minutes, Milosevic."


Son ton était catégorique, le dhampire savait que les représailles allaient probablement être plus grandes qu'il ne l'imaginait. L'étreinte de son frère avait été trop improbable, il allait y goûter.
Comme de fait, dix minutes plus tard, l'agent avait repris des couleurs et entrait dans le bureau de son frère aîné qui était par la même son supérieur. Un long silence s'installa, Jovan n'était pas encore concentré, la faim encore présente, mais moins intense. C'est pourquoi avec une once de cruauté, Ivan sortit un petit carton de sang, comme ceux que l'on met dans les collations des enfants en fixant les yeux de son frère.

Jovan voulait ce sang. Il en avait besoin. Dans un élan de culpabilité comme il n'en avait jamais ressenti dans sa vie, écrasé par le regard plein de reproche si charismatique de son aîné en un signe de soumission, il allongea le bras pour rejoindre le carton, tentant de contrôler ses muscles encore tremblant de l'expérience qu'il avait tenté de s'infliger. L'expérience fut sans nul doute une des plus humiliante de sa vie. Par chance, Ivan lui accorda le carton sans se faire prier davantage. Aussitôt saisit, il planta sa dent à même la chose et s'emplit la bouche du liquide. C'était si bon...
Ivan se pencha sur son bureau, les deux mains appuyées dessus, le regard enflammé.

"Bordel, JOVAN MAIS QU'EST-CE QUI T'AS PRIS??!"
commença-t-il.

Le reste fut sur un ton semblable, le superviseur des opérations était passé dans un état de colère noire, celle d'un chef qui perd un de ses meilleurs élément, celle d'un grand frère inquiet des comportement de son petit protégé, celle d'un combattant qui voit un être cher à son coeur se transformer en ce danger qu'il combat depuis des années. Ivan n'eut d'autre choix que de donner un avis disciplinaire à son cadet sur ce coup-là, surtout après les sincères explications fournies par ce dernier qui ne passèrent pas dans l'oreille d'un sourd comme les semaines suivantes, voir les mois, on le garda sous haute surveillance et on lui imposa une ration supervisée de sang à boire avant d'aller sur le terrain, close qui fut pour lui humiliante, surtout en présence de ses collègues qui ne manquèrent pas de le traiter avec le même respect que les créatures qu'ils chassaient comme il avait deviné ou était la fine ligne entre eux et lui-même à présent.

D'ailleurs, la chose le titillait de plus en plus. Comment ce faisait-il qu'ils se retrouvaient au-pris avec une si grande population en manque de sang alors que le gouvernement en fournissait aux plus démunis gratuitement? Désiraient-ils mourir, commentaient-ils un suicide par inanition? C'était peu probable, mais ça restait une hypothèse. Après tout, pourquoi les BIS auraient-ils été créés...?

En effet. Pourquoi avaient-ils été créés?

C'est à cet instant que Jovan commença à monter un journal de bord, notant toute ses pensées sur le sujet car trop de choses lui semblaient sans réponse. La raison de la création des BIS. La raison de l'existence de ces vampires et dhampires en manque de sang. Une autre chose lui revenait en tête, aussi: dans la formation d'agent, avant même d'entrer dans le BIS et de combattre dans les sous-terrains, ils apprenaient à intervenir auprès des vampires en manque de sang, à leur donner les premiers soins, c'est-à-dire à les prendre dans une de leurs rage meurtrière et leurs donner du sang de façon sécuritaire. C'était une démarche employée occasionnellement par les patrouilleurs, alors pourquoi quand cela touchait les souterrains fallait-il les exterminer comme s'ils étaient atteint de la peste? Son expérience lui avait permis de constater la rapidité avec laquelle il était facile de retrouver ses sens une fois en carence...la méthode était trop extrême ici.

Jovan se mit donc à investiguer, continuant toutefois son travail régulier en parallèle. Il empilait les meurtres en continuant ses recherches, tentant d'observer les particularités entre chaque vampires débusqués. Tout d'abord, ils étaient écorchés, blessés d'avance. Bon, jusqu'à date, il avait cru qu'entre eux, ils se seraient mangés ou un truc du genre, c'est ce que tous les agents du BIS croyaient naïvement, jusqu'à ce qu'une investigation plus poussée au bout d'un an lui révèle bien le contraire: si bien des blessures avaient été faites entre parias, certaines avaient une allure particulière, trop net pour être le fruit de leur faim. Comme si on les avait méticuleusement découpé à l'aide d'un scalpel. Son dégout atteint toutefois un maximum quand il remarqua sur un premier cadavre la présence de points de suture... ce qu'il commença à noter. Sous la routine habituelle, il était impossible de remarquer quoi que ce soit et de toute façon, ce n'était pas parti de leurs travaille, bien au contraire. Mis par écrit, après avoir observé chaque cadavres lors de leurs tueries quotidiennes...c'était une toute autre histoire comme parfois, la blessure pouvait être infiniment petite mais stratégiquement opérée et démesurément enflée, comme s'ils avaient procédés par laparoscopie même dans certaines occasions. Ces observations ne lui confirmèrent qu'une chose: il n'avait pas tort de faire sa propre enquête, les BIS cachaient définitivement quelque chose. Qui était donc ce Allan Finnigan? Jovan devait savoir.

L'année qui suivit, il continua ses investigations quotidiennes, répertoriant chaque cadavre, leurs donnant même des noms afin de leurs rendre au moins de par ses notes le peur d'humanité qui leurs restait. Plus le temps allait et plus Jovan ressentait la faim de ces malheureux, la compassion laissant même parfois place à la sympathie qui ici était sa pire ennemi quand il devait leurs mettre une balle dans la tête soit disant par devoir. Il se monta une liste des potentiels coupable d'un tel carnage, allant de gangs de rues à compagnie pharmaceutiques et en étudia tout ce qu'il pu d'abord par le net, ensuite par ce que les gens dans la rue pouvaient en dire. Son obsession amputait ses heures de sommeil, plus jamais il ne passait de temps avec ses collègues comme il le faisait avant. L'heure n'était plus à la plaisanterie. Elle était à la colère devant une situation trop grave qui semblait selon lui prendre des proportions de plus en plus grande. À chaque fois qu'il tentait de clore le cas, une autre aberration lui sautait au visage. Plus d'un cas sur deux présentait ces similarités comme quoi ils avaient d'abord été manipulés par la science.

L'année se fit longue, mais la liste des suspects diminuaient. De temps en temps, il allait incognito s'asseoir dans des endroits publiques ou se déguisait en Monsieur Untel pour simplement aller parler aux familles de disparus ou de morts qu'il croisaient. Les victimes étaient majoritairement dhampires ou vampires et plus il interrogeait de gens, plus les évidences étaient là et la liste de suspects rapetissait. Une histoire retint toutefois son attention plus que les autres, celle d'un vampire entré à l’hôpital pour un bras cassé qui deux jours après décédait de sa blessure sans qu'il y ait possibilité pour son épouse de le voir avant qu'il ne soit emmené à la morgue. La pauvre pleurait encore son cher disparu, Jovan ne pu que la prendre dans ses bras avec une ferme envie de vomir alors que tout s'additionnait dans sa tête. La date de l'incident correspondait parfaitement avec une vague de créatures assassinées qui avaient toute en commun ce même bras cassé à multiples reprises. La description du mari vivant l'emmena d'autant plus vers celle d'un vampire portant une même bague argentée surmontée d'une émeraude qui deux mois après avoir été déclaré mort se serait retrouvé dans les abîmes de la ville.

Le soir même, il s'assied avec son journal et deux ans après avoir commencé à investiguer, il raya les suspects potentiels. En fait, depuis le début, il avait eu tout faux et la femme l'avait éclairé. Les gens venaient non pas d'un établissement, mais de différentes places qui avaient toute un même point commun. Tous. Ses investigations lui avaient jusqu'alors révélé que cette dernière travaillait avec l'université locale qu'il avait également soupçonné dans toute l'affaire, mais maintenant, tout était si clair.

C'était une affaire gouvernementale.

D'un autre côté, son travail lui était de plus en plus dur à effectuer, ses supérieurs associant cela au fait qu'il lui était maintenant impossible de rejoindre le statut de son frère comme il avait maintenant à son dossier depuis deux ans un avis disciplinaire qui selon la rumeur se serait même rendu aux oreilles de Monsieur Finnigan tant le geste porté était non seulement inusité mais aussi irrationnel concernant un membre des BIS. Du côté de Jovan, c'était tout autre chose. Tuer des innocents lui pesait, maintenant qu'il savait qui étaient ces gens qui devant lui se rongeaient la chair, mangeaient leurs semblables par carence de sang. Chaque vampire de tué était un autre pas vers une éventuelle équité, tentait-il de se rappeler. Car oui, une fois qu'il saurait, quitte à y laisser sa peau comme bien d'autre l'avaient fait avant lui (avait-il appris avec le temps), il les aiderait. Sa mission était plus que claire à ses yeux et il n'hésiterais pas à échanger sa propre vie pour la leurs. Jovan ne laisserais pas toutes ces morts être en vain. Pour le moment, hors de la BIS, il ne servait à rien.

Par contre, les choses se corsèrent. Quiconque tentait de s'infiltrer dans les documents qui lui auraient apporté un semblant de réponse était redirigé vers une page de la Thorgan ou du gouvernement.

Un bon matin, Ivan paya une visite à son frère et pour une fois, Jovan laissa tomber ses petits travaux habituels pour aller déjeuner avec lui. Après avoir réveillé quelques souvenirs, parlé de tout et de rien comme ils pouvaient le faire avant que le cadet n'intègre la BIS, l'aîné se tut un moment, perdu dans ses pensées, ce qui attira son attention.
[b]
"Quelque chose ne va pas?"
lui demanda-t-il.

Aussitôt, Ivan se releva la tête, aussi calmement et naturellement que possible pour voir si quelque chose ou quelqu'un serait susceptible de les écouter. Cela mit Jovan nerveux.

"Eh, ne dis rien que tu pourrais regretter..."
insista-t-il à demi voix.

Son grand frère devint aussitôt nerveux.

"Ne me dis pas quoi faire." lança-t-il d'un ton pour lequel on le connaissait, acide et catégorique, un ton que Jovan n'avait appris à connaître réellement que quand ils avaient commencé à travailler ensemble, mais qu'il avait entendu la première fois quand son orientation sexuelle lui avait été dévoilée.
Ivan poursuivit. Chaque parole lui sembla un supplice à partir de là.

"Tu attires beaucoup trop l'attention depuis le coup ou tu t'es affamé. Je ne sais pas ce que tu trames, Jovan, mais j'ai peur pour toi. Ils te surveillent trop, peu importe ce que tu fais, arrête immédiatement, c'est extrêmement dangereux de ne pas se mêler de ses affaires dans un milieu comme le nôtre. Si tu n'écoutes pas ton patron, écoutes au moins ton frère. Je t'en supplie."

Pendant un moment, chaque goutte de sang se glaça dans ses veines, l'adrénaline lui donna même une petite décharge. Le sujet même le rendait fébrile, d'autant plus venant de son frère comme ça. Tentant de jouer la carte du "je suis calme, tout le monde, regardez comment je suis calme", il fit la même mimique qu'Ivan et regarda autour d'eux pour voir que personne ne les écoutait et se pencha vers lui, appuyant ses deux bras sur la table.

"Tu sais donc quelque chose, Ivan?"


Son aîné s'énerva.

"Non! Je ne sais rien. Je ne veux rien savoir non plus. C'est de la folie, tout ça. Si je te parle aujourd'hui, c'est que je ne veux pas t'enterrer. Maintenant, je t'aurai prévenu. Tiens-toi loin de toute ces histoires, sinon tu vas aller rejoindre maman avant le temps et ça aura été ta décision, j'espère juste du fond du coeur que ce n'est pas moi qu'ils vont mandater pour t'arrêter, voir même mettre fin à tes jours. Ça me briserais. Pense à moi, Jovan... s'il te plaît."

La question n'avait pas été appropriée et pendant le reste du déjeuner, la tension fut insupportable entre eux. Ils repartirent chacun de leurs côté après qu'Ivan ait réglé la note, le plus jeune des deux serbes décidant de prendre la direction d'un parc plutôt que celle de ses recherches.

En fait, trop de choses lui tournaient dans la tête à présent. Les bonnes intentions d'Ivan ne lui avait prouvé qu'une chose: il était au courant de bien plus qu'il ne l'aurait imaginé. En fait, son grand frère serait ici la clef. Oui, il risquait sa vie, mais il avait fait le choix de ne pas se bander les yeux. Jovan n'était pas de ceux-là, malheureusement. S'il devait être seul dans toute cette histoire, il le serait. Si Ivan devait l'exécuter de ses propres mains, ça devait être parce qu'il était du mauvais camp et ça lui appartenait.

À partir de ce moment là, il décida de retirer le plus de sentiments possible de l'affaire car ce qui lui restait à faire était clair: planifier une invasion dans le bureau de son frère comme il savait visiblement quelque chose. À partir de là, il s'infiltrerait dans le système. Les derniers indices à l'énigme se trouvaient officiellement là. Ce serait dangereux, mais à partir de là, il pourrait agir.

Pendant les mois qui suivirent, il prépara cette même journée, le tout entrecoupé de de missions dans les sombres catacombes de la ville dans lesquels il avait appris à se retrouver comme dans son appartement au beau milieu de la nuit après dix ans à y circuler sur une base régulière. Son image au sein de l'équipe s'était peu à peu réparée, même si de temps en temps on le narguait encore. C'était déjà ça de gagné.

Le 7 avril 2006, Jovan commit aux yeux du BIS l'impardonnable. Tout étant prêt, une copie de son carnet noir avait été cachée en cas ou les choses tourneraient mal et qu'il doive détruire l'original et donc il était temps de s'infiltrer dans les quartiers de son frère, atteindre ses papiers et mettre la main sur son mot de passe. Aussitôt fait, il entra son ordinateur, journal de bord à la main pour y noter tout ce qu'il pouvait. Il eut alors toute les confirmations dont il avait besoin en...se buttant contre des mots de passe. Et encore des mots de passes. C'est tout ce qu'il voulait avoir en fait...le gouvernement avait bel et bien quelque chose à cacher.

C'est à ce moment-là que Jovan su que les informations du système interne étaient hautement surveillées, même si chaque cadre avaient la liberté de les visionner. Un détecteur de mauvaise foi, quoi. L'ordinateur s'éteint d'un seul coup devant lui et la porte du bureau se verrouilla pour empêcher l'intrus de sortir. Trois mots de passes incorrects avaient été suffisant pour que le système s'active.

"C'est dans le bureau de Milosevic!" entendit-il Brad Palmer dire d'une voix surprise.

Le cliquetis de quelques armes à feu qui se chargeaient se fit entendre. Jovan déglutit péniblement.

"Dans mon bureau..?" demanda le concerné en ouvrant la porte à l'aide de son passe-partout pour apercevoir ce visage si familier devant lui.

Jovan se leva et mit ses mains derrière sa tête, sachant que dans sa position, toute tentative de fuite rendrait les choses encore pire qu'elles l'étaient. C'est tout ce qu'il pouvait faire en ce moment. Il ne pouvait empêcher ses mains de trembler légèrement. Ça lui faisait toujours ça quand il était pris sur le fait, surtout quand il s'agissait de quelque chose de grave.

L'expression d'Ivan tomba de deux étages. Pendant un moment, ils échangèrent un regard qui en disait long. L'aîné souffrait de devoir arrêté cet homme qui lui était si cher, Jovan savait maintenant que non seulement son frère avait été sincère en lui disant qu'il ne savait rien à voir combien le système était protégé, mais ils se retrouvaient tout de même ennemi maintenant. Un mur plus grand que nature venait de s'installer entre eux.

"Jovan Milosevic, vous êtes en état d'arrestation. Tout ce que vous direz pourra être tenu contre vous, s'il te plaît, cette fois-ci, garde au moins le silence." dit Ivan, le coeur brisé tandis qu'il avançait vers son cadet pour lui passer les menottes aux poignets.

Alors que ses agents l'emmenèrent pour le faire disparaître derrière les barreaux, le cadre retrouva un petit bouquin à la couverture noire. Du moment qu'il y aperçu l'écriture de son frère, il le fourra dans sa poche afin qu'il ne soit jamais retrouvé.

Ce fut la dernière fois qu'ils se virent.

Il en fut décidé presque immédiatement du sort de Jovan sans même passer par un juge ou qui que ce soit, la décision venait de plus haut encore. Les cas disciplinaires des BIS n'ayant rien à voir avec le système judiciaire régulier, il alla tout de suite en prison dans les bas fond de la ville, plus creux que l'enfer. Jamais il ne lui adonna de voir une autre trace de vie que lui-même et cette psychologue qui venait le voir de temps en temps. Dans les rues, il avait entendu un vieux fou parler de ces cellules humides et lugubres aux murs blancs avec comme seules commodités une cuvette, un tracé par terre marquant l'endroit ou il pouvait se coucher et un oreiller, tous le croyaient fou. Même lui l'avait pris avec un grain de sel sans savoir à quel point son traumatisme pouvait être réel.

Lui aussi devait avoir été trop curieux. Pauvre homme.

À tous les jours, une heure de consultation lui fut accordé. Après à peine deux semaines à ne parler que du stricte nécessaire pour ne pas rien avouer comme il ne savait pas ce qui était advenu de ses recherches et le tout en gardant une bonne attitude (ayant idée que c'était la seule façon dont il allait pouvoir s'en tirer), il apprit le suicide de son frère. Après le choc, une question lui vint en tête: en étais-ce un? La psychologue, potentiellement sympathique (surement par devoir) l'informa de l'existence d'un carnet noir qu'il aurait brûlé avant de se tirer une balle dans la tête devant de ses camarades qui avaient fait irruption dans son bureau alors qu'il semblait au bord de l'abîme. Quand elle lui demanda ce qu'il contenait, Jovan perdit contenance...il lui sembla ce jour là qu'il pleura toute les larmes de son corps devant la malheureuse qui resta avec lui à lui flatter l'épaule jusqu'à ce qu'il se calme. Et cette fois-là, elle ne quitta pas qu'une heure plus tard...

Passer par dessus la mort de son frère seul dans une cellule fut sans doute la chose la plus dure qu'il eu à passer de son existence. Au début, il n'y croyait juste pas et demanda même plusieurs fois à la psychologue si ce n'était pas un moyen de le faire craquer, de le faire parler qui aurait échoué comme il ne savait rien de plus. Meredith, la thérapeute du gouvernement, lui confirma que non, c'était bel et bien arrivé. Puis il assimila la chose et tomba dans une colère noire contre l'existence. Du moment qu'elle partait, il arrivait à Jovan de hurler du plus fort que ses poumons le lui permettaient. Ensuite il chercha un coupable, la solitude le faisant s'inventer cinquante scénarios dans lesquels une telle chose ne serait pas arrivée. Et s'il avait gardé le carnet caché sur lui, s'il ne l'avait tout simplement pas emmené...mais toute les conclusions restaient dramatiques et bien vite, il se rendit compte que ça ne ramènerait pas Ivan. Rien ne le ramènerait. Même pas ces larmes qu'il versa ensuite jour comme nuit, sporadiquement, entre deux songes sur ce qu'il détenait comme vérité, espérant que la copie du carnet noir n'ait pas été trouvée.

Le temps et les séances lui firent comprendre que ce pourquoi il était enfermé avec comme seul contact cette douce et charmante (...)créature en guise de thérapeute n'était que pour le convaincre qu'il avait mal agi et que ses motifs étaient fondés sur de fausses craintes comme son cas était considéré "récupérable" par les autorités. Un genre de brainwash lui avait été prescrit, quoi. Mais ils ne connaissaient pas toute ces recherches qu'il avait effectué et donc du coup, il décida de jouer stratégiquement, avouant la curiosité qui l'avait poussé à s'abstenir de boire du sang pendant une certaine période ainsi que certaines réflexions, notamment celle des innocents qu'il tuait, sans y ajouter plus de passion qu'il faille. Il s'avouait vaincu sans vraiment l'être.

Jovan ne sut combien de temps il resta en prison que par le nombre de pointe de gâteau d'anniversaire qu'on lui emmena (trois gâteaux, quoi), sans quoi il en calcula pas vraiment le temps qui passait. La seule chose qu'il connaissait était le flot de ses émotions, tantôt positives, tantôt noires, mais jamais défaitistes. Il gardait espoir du début à la fin qu'un jour il allait revoir la lueur du soleil, jouant le jeu avec la psychologue, lui faisant croire que peu à peu, il comprenait qu'il avait fondé ses craintes sur rien du tout...attitude qui lui accorda la liberté quelques années après.
Pour être honnête, quand Meredith vint lui annoncer qu'il était libre, ça lui fit un choc. Les agents le sortirent de là sans un mot, lui redonnèrent quelques vêtements et hop, il retrouva sa liberté après avoir fait le serment de ne plus croire le genre de trucs bidons qui l'avait emmené en prison. Le soleil foudroya aussitôt sa peau devenue laiteuse.

La première chose qu'il fit. seul encore une fois mais désirant l'être encore un peu pour des raisons qui lui échappaient, il alla au zoo. Jovan se promena entre les enfants et leurs parents, les regardant rire, tirer leurs petits frères, leurs petites soeur de gauche à droite, il regarda les animaux en cage. Ces animaux...Mon Dieu! Comme il les comprenait.

Ensuite, le ventre lui creusa. Personne ne lui emmena son repas à des heures trop régulières comme ces trois dernières années, il se résolu donc à aller acheter un repas dans un fast food. On lui donna une fourchette et un couteau en plastique, comme ceux qu'il avait utilisé pendant trop d'années. Sur le coup de la colère, il jeta son assiette entière...avec les ustensiles. Surtout les ustensiles. Quelques enfants demandèrent à leurs parents ce qu'avait le monsieur pâle, ils leurs répondirent sans vraiment le savoir qu'il était pas content.

Une fois sorti du zoo, il gagna l'antiquaire de son meilleur ami Ty. Une petite peur résidait en lui: et s'il avait venu, comment le retrouverait-il? Pourtant, quand il ouvrit la porte, ce fut bel et bien Ty qui l'accueillit. Rien de lui fit davantage plaisir que de retrouver la seule personne qui lui restait au monde après tout ces déboires.

Les révélations suivirent immédiatement. Les deux partirent chercher le petit carnet cette fois-ci vert dans lequel toute les informations étaient. Le reste de la journée appartint à ces révélations qui ne manquèrent pas de choquer l'antiquaire. Ensemble, ils révisèrent de fond en comble le sujet, le suicide de son frère, même.

[Suite plus bas]


Dernière édition par Jovan Milosevic le Mer 23 Jan - 20:56, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Jovan Milosevic    Jovan Milosevic  EmptyJeu 20 Déc - 13:06

La conclusion fut vite tirée, Jovan en savait en effet assez pour qu'ils puissent faire quelque chose. C'est pourquoi il se retourna du côté du marché noir: il leurs fallait des armes. À défaut de pouvoir faire plus pour défendre ces pauvres parias, ils allaient commencer par les défendre un à un.

C'est alors que de bouche à oreille, le serbe eu le nom et la planque d'un gang ou on lui avait dit, il pourrait avoir des armes. Le spécialiste en la matière était un mec qui se faisait appeler Aciid Punk. Personne ne savait vraiment qui il était, il s'était tout simplement manifesté un beau jour comme un chaton perdu dans le fond des poubelles. Après une bonne conversation avec le chef de la troupe, il alla passer sa commande à l’hurluberlu muni de son parapluie et...le visage couvert d'un masque à gaz. La chose était franchement étrange sur le coup, mais il lui demanda pile ce qu'il voulait, promettant qu'il reviendrait dans les délais prévus.

Comme de fait, il avait pu leurs faire confiance et les armes étaient arrivés dans les temps. Heureux, il les paya et promit de faire affaire avec eux à présent.

Ainsi donc les descentes commencèrent en duo, jamais en solitaire. Jovan aurait pu le faire, mais il savait la chose risquée, même pour un mec de sa trempe. Valait mieux ne pas prendre de risques dans des cas pareille, c'est ce que l'expérience lui avait enseigné en treize ans de ratissage régulier des catacombes de la ville.

La vie lui réserva cependant une bien bonne surprise. Un jour ou il se promenait tout bonnement, il entendit du bruit et reconnu ce look qui l'avait tant marqué dans la planque du gang ou il avait été se procurer ses armes à feu: le petit mec au masque à gaz prenait ses jambes à son cou et tentait de se planquer là ou il le pouvait bien. Son attitude capta l'attention du serbe qui alla se planquer avec lui pour lui demander de quoi exactement il se sauvait. C'est alors qu'il lui expliqua la provenance des armes à feu qu'il lui avait vendu...ce qui motiva le renégat à l'aider à se tirer d'affaire, trouvant le geste noble malgré tout. Il resta par la suite en excellent terme avec Aciid punK qu'il apprit à connaître sous le nom de Hayder lors des transactions qui suivirent. Il se montra être digne de sa confiance, livrant toujours tout en bon état. Pour un membre de gang de rue, il était en fait particulièrement surprenant. Puis une bonne fois, la question fatidique se posa.

"Dis, je me demandais juste comme ça...c'est toi, l'Hydre?"
demanda Hayder de sa voix étouffée par son masque à gaz.

Surpris de la déduction et de la manière à laquelle son nouveau pseudonyme (dont il ne connaissait pas trop les origines, en fait...) voyageais. Comptant les munitions qu'il venait d'acheter, il esquissa un sourire.

"Et si c'était moi, comment tu le saurais?"
nargua-t-il sans méchanceté.

Jovan pu deviner le sourire du gars en blanc derrière son masque.

"Les cheveux."


Le renégat se mit à rire en mettant le tout dans un sac.

"Bon, tu m'as eu, je ne savais pas que l'on m'appelait comme ça à cause de mes cheveux...T'as gagné, je suis l'Hydre. Mais garde ça discret, s'il te plait."


Comme de fait, Hayder sembla tenir sa parole comme rien ne s'ébruita. Plus les temps allaient et plus il se valorisait sans pourtant rien faire de particulier, tenir ses paroles et faire son boulot proprement étant suffisant aux yeux du serbe. De plus, quelques informateurs l'avaient renseignés, le gars était un bon maillon à avoir près de soi, semblait-il...

Quelques semaines après, ils se retrouvèrent encore face à face et c'est là que Jovan lui fit la grande demande qu'Hayder accepta.

Après ce jour, les deux mecs devinrent plus ou moins ce que l'on pourrait qualifier de potes. Enfin. Colocataires serait le terme plus juste à employer comme étant tout deux sans vrai maison, ils décidèrent de se louer un appartement ensemble ou chacun avait sa chambre, le tout pas très loin de l'antiquaire de Ty. Un vieux couple était né.

C'est ainsi donc que le "groupe à Jovan" commença, composé alors que de trois candidats, soit Jovan lui-même, Ty et Hayder. Le gouvernement entreprit vite une campagne de salissage contre eux, contre ceux qu'ils avaient surnommés l'Hydre, mais comme toujours, le serbe garda la tête haute, croyant plus dur que fer qu'il faisait la bonne chose et prenant son nouveau surnom en affection, même. Enfin, ses années de recherches et de combats contre le système payaient. La mort des innocents qui avaient péri pour la cause ne serait pas en vain, les parias qu'il avait tué auraient été un sacrifice à la génération prochaine qu'ensemble, lui ainsi que les gens toujours plus nombreux à se rallier à sa cause, s’acharnaient à défendre coûte que coûte.

Il était enfin devenu le leader de sa propre organisation.

Son organisation aujourd'hui fleurissante connaissait d'ailleurs depuis quelques semaines une paix relative accordée par les agents du gouvernement. Pensaient-ils qu'il était en vain de les défier, étais-ce le nombre ou l'absence de loi concernant le sauvetage de parias? Personne n'avait tenté l'expérience avant lui. Bien sur, ce n'était pas en l'avantage du gouvernement...le plus gros du boulot restait à venir. D'ici ce temps-là, leurs chef aussi rennomé l'Hydre dans les bas fond s'était permis quelques écarts et avait retravaillé son look en se payant ces tatouages et piercings desquels il avait rêvé pendant le temps qu'il avait été dans la BIS. Ensuite, il fit arranger ses cheveux en dreadlocks, ce qui selon lui avait plus de classe que ses longs cheveux frisés toujours en désordre. Jovan se permit aussi de recommencer la guitare (passion qu'il partage heureusement avec son nouveau colocataire avec qui il lui arrive de jammer...) et même de dormir de temps en temps, chose qu'il n'arrivait pas à faire en prison.

Pour la première fois, en fait, il était complètement fier de sa mission. Les connaissance qu'il avait acquis en sacrifiant tout ces parias commençaient à rapporter. Les morts par ses mains et celles de ses collègues n'avaient pas été en vain, même celle d'Ivan ne le serait pas. Il rêvait d'un monde égal et peu à peu l'obtiendrait avec l'aide de ses nouveaux frères et soeurs.

Statut courant: Le gouvernement semble lui accorder un répit depuis ces derniers temps, il sait que ce soit être le calme avant la tempête, alors il entraîne ses troupes, fais le plein d'armes à feu et enquête autant qu'il le peut de tous les bords qu'il peut exploiter. Il sait que les agents du BIS n'y sont pour rien comme ils ne sont pas programmés pour penser, mais bien pour agir, son frère en étant la preuve la plus parfaite qui soit, donc il ne les vise aucunement et sait qu'il n'a rien à craindre d'eux, à moins que l'ordre leurs soit donner de l'abattre. En revanche, lui-même et son groupe sont mis à prix entre les chiens du gouvernement qui espèrent discreto faire passer son meurtre pour un bête accident, question de s'en débarrasser proprement, sans trop d'éclaboussure pour ne pas avoir l'air non plus d'un empire totalitaire. La police n'est pas mêlée au conflit: il n'est en fait aux yeux de la loi un citoyen comme un autre légèrement zélé qui tente de se partir un organisme à la green peace pour la survie des zombies, après tout! Un autre gars qui combat les moulins à vent! Quel énergumène, cet Hydre...

Famille : Père- Mirko Milosevic. Parti suite au décès de sa mère, il ne l'a jamais revu.
Mère- Isidora Petrovic. Décédée.
Frère- Décédé.

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Mathew Klhay


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MessageSujet: Re: Jovan Milosevic    Jovan Milosevic  EmptyVen 21 Déc - 22:58

Je valide, tout est bon mon ami, mon cher, mon ép-/BAM/

Bref, super histoire, super interprétation, tu l'as dans la peau, bébi, les méchants n'ont qu'à bien se tenir ! MWAHAHAHAHAHA o/
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MessageSujet: Re: Jovan Milosevic    Jovan Milosevic  EmptyVen 21 Déc - 23:01

Merci mon amour! Tant mieux que ça te plaise Very Happy *bise discrète tout de même*
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